Avoir un impact. C’est ce que tout donateur espère lorsqu’il contribue à une cause. En finançant le nouveau Centre d’excellence en médecine interventionnelle (CEMI), Royal Canin (1 million $) et Boehringer Ingelheim Santé animale Canada (200 000 $) nous donnent un exemple concret de ce que le don permet de bâtir pour améliorer la santé d’aujourd’hui. Et de demain.  

La scène a de quoi étonner. Assise près de la petite Stella placée sous anesthésie générale, une vétérinaire spécialiste manipule un cathéter avec méticulosité. Lentement mais sûrement, elle progresse dans la vessie de la patiente en s’aidant de son écran de contrôle. Quand apparaissent sur son moniteur les objets de sa quête : des calculs vésicaux. Elle vise, comme dans un jeu vidéo. Un, deux, trois coups de laser, et les petites pierres éclatent en morceaux. Un imposant appareil à rayons X en forme de C (le C-Arm) pivotera ensuite autour de la table d’opération pour vérifier que tout a bien été éliminé. Sans scalpel ni points de suture. Dans quelques heures, Stella se réveillera. Elle pourra alors sortir de l’hôpital et faire une promenade en compagnie de ses maîtres. Car Stella est une petite chienne. Une schnauzer miniature pour être précis. 

Objectif : le bien-être animal 

Étonnante aux yeux d’un néophyte, cette opération est exemplaire du tout nouveau Centre d’excellence en médecine interventionnelle (CEMI) du Centre hospitalier universitaire vétérinaire (CHUV). L’unité de soins a été financée pour partie par un don de 1 million de $ de Royal Canin et un don de 200 000 $ de Boehringer Ingelheim Santé animale Canada. Résultat ? Un centre unique par sa rareté (les trois autres en Amérique du Nord se trouvent aux États-Unis), mais aussi par le matériel de pointe dont il dispose.

« Avec une chirurgie classique, Stella aurait eu besoin de 14 jours de cicatrisation, révèle la Dre Marilyn Dunn directrice du centre. Alors qu’avec ce genre de chirurgie interventionnelle minimalement invasive – autrement dit qui passe par les voies naturelles – non seulement on évite la plupart des complications post-opératoires, mais elle est dehors le jour même. C’est un immense progrès pour le bien-être animal! »  

La Dre Marilyn Dunn, directrice du Centre d’excellence en médecine interventionnelle de la faculté vétérinaire de l'UdeM
La Dre Marilyn Dunn, directrice du Centre d’excellence en médecine interventionnelle de la faculté vétérinaire de l’UdeM

Le bien-être animal : voilà exactement ce qui a motivé les décideurs de Royal Canin lorsque le Dr Dunn leur a proposé d’appuyer ce projet qu’elle porte en elle depuis 2016. « Tout ce que nous faisons est motivé par notre passion pour la santé et le bien-être des animaux de compagnie, explique Rob Lunn, le directeur général de Royal Canin Canada. Nous reconnaissons l’importance de l’approche non-invasive en médecine vétérinaire pour soutenir les soins des animaux de compagnie. Grâce à ce don, nous misons sur l’impact que le CEMI aura sur la vie et l’état de santé des animaux de compagnie. » 

Même son de cloche du côté de Boehringer Ingelheim : « Nous avons un engagement inébranlable envers l’amélioration des conditions de vie des humains et des animaux, assure Dre Manon L’Ecuyer, médecin vétérinaire des services techniques. Nous ne cessons de nous demander ce que nous pouvons faire de plus. C’est pour cela que nous nous retrouvons dans la philosophie Une Seule Santé, qui milite pour une interconnexion entre le bien-être des humains, des animaux et de la planète. » Une philosophie qui rejoint celle du pilier 3 de notre grande campagne : Assurer la santé de la planète, des humains et des animaux. 

Du matériel dérivé de la médecine humaine 

Mais une philosophie qui est aussi au cœur du CEMI! Ce centre répond au désir exprimé par les propriétaires de voir leurs animaux aussi bien soignés qu’ils le seraient eux-mêmes. D’ailleurs, tous les appareils et le matériel utilisés sont identiques à ce qui est utilisé en médecine humaine conventionnelle. 

« Tout a commencé en 2002, se souvient le Dre Dunn. Un de nos patients souffrait d’un affaissement de la trachée et ne répondait pas aux traitements habituels. On s’est renseigné auprès de médecins sur la méthode utilisée avec les bébés, et j’ai découvert qu’ils posaient des stents dans les bronches en passant par la trachée. Nous nous en sommes procuré quelques-uns et cela a fonctionné! » 

À compter de ce jour-là, le CHUV n’a cessé de pratiquer et d’enseigner la médecine interventionnelle, qui peut passer par les voies urinaires, mais également gastriques et même vasculaires.  L’équipe de Dre Dunn sont parvenues à grandement améliorer le confort des patients et la quiétude de leurs propriétaires. Mais en 2016, le besoin d’une salle intégrée et de matériel plus puissant est devenu criant, non seulement pour améliorer encore le service, mais aussi pour former les futurs vétérinaires à la médecine interventionnelle. Le projet du CEMI était né.

Le Centre d’excellence en médecine interventionnelle de la faculté vétérinaire de l'UdeM
Le Centre d’excellence en médecine interventionnelle de la faculté vétérinaire de l’UdeM. On voit bien le C-Arm à droite de l’image, la « patiente » au centre et le moniteur juste au-dessus d’elle un peu à gauche.

Mieux transmettre pour mieux soigner 

Marilyn Dunn et ses collègues partent alors en collecte de fonds. Elles sollicitent des compagnies, mais aussi d’anciens clients conquis par l’approche interventionnelle. « Ils sont nos plus grands ambassadeurs, s’enthousiasme la vétérinaire spécialiste. Ce sont eux qui demandent que leur animal soit opéré de la manière la moins invasive possible. » Ces propriétaires répondront à son appel, envoyant des dons allant de dix à plusieurs milliers de dollars. 

Mais une grande partie des fonds nécessaires seront fournis par Royal Canin et Boehringer Ingelheim, des partenaires réguliers du CHUV qui défendent les mêmes valeurs : renforcer le lien avec l’animal, diminuer sa souffrance, garantir sa pleine santé…  

« La collaboration continue entre Royal Canin et l’Université de Montréal est une démonstration de la manière dont l’industrie et le monde académique peuvent travailler ensemble pour repousser les limites, se réjouit Rob Lunn. À ce titre, le CEMI se démarque comme l’un des blocs opératoires vétérinaires les plus technologiquement avancés de toute l’Amérique du Nord. Ses cliniciens seront bientôt en mesure de fournir des entraînements spécialisés à leurs confrères et consœurs. » 

Fabricant de médicaments et de vaccins, Boehringer Ingelheim ne pouvait, lui aussi, qu’être sensible à cette vocation instructive du CEMI. « Chez nous, l’innovation est toujours tournée vers les patients, explique le Dre L’Ecuyer. Et en soutenant la création du CEMI, nous savons que nous soutenons aussi le développement et l’enseignement de procédures chirurgicales avancées qui vont non seulement bénéficier à ces patients, mais aussi stimuler l’éducation des vétérinaires de demain! » 

Si l’on en juge par le nombre d’étudiants qui étaient présents dans la salle d’opération, on peut d’ores et déjà affirmer que cet objectif pédagogique est en bonne voie. 

Un impact maximal

Si la valeur d’un don se mesure à son impact, alors celui de Royal Canin et de Boehringer Ingelheim vaut de l’or. Grâce à ces deux donateurs, ainsi qu’à tous les anciens clients qui ont contribué à ce projet, le CHUV vient de se doter d’une unité de soins sans précédent au Canada. Déjà, son effet se fait ressentir pour les patients comme pour leurs propriétaires. Mais ce n’est qu’un début… 

Les retombées de ce don vont se répercuter sur l’ensemble du réseau de soins! Songez aux futurs vétérinaires qui seront formés au CHUV, avant de pratiquer cette chirurgie non invasive ailleurs au Québec. Ou au pays. Ou même plus loin encore. « Le CEMI, ce n’est pas juste toute cette technologie, insiste le Dre Dunn. C’est aussi la connaissance et une formation spécialisée dans une discipline trop peu exposée. Ça va nous permettre de mieux enseigner des procédures que les vétérinaires seront alors capables de reproduire sans tout cet appareillage. » 

Et tout ça au plus grand bonheur, évidemment, de tous nos compagnons à quatre pattes qui partagent cette planète avec nous.