Jusqu’ici connu pour son soutien philanthropique sans précédent à la recherche scientifique et médicale, le philanthrope Jacques Courtois a cette fois décidé de mettre ses moyens au service des politiques publiques.

Il y a des champs de recherche méconnus des citoyens qui ont pourtant, du fait des questions qu’ils posent, d’immenses répercussions sur leur quotidien. Prenez les affaires publiques. Par quelles actions nos décideurs peuvent-ils changer la société ?  De quels leviers disposent-ils ? Comment informer au mieux leur action ? À l’évidence, les affaires publiques modèlent le monde dans lequel nous vivons. Et face aux défis et aux pressions politiques grandissantes, leur importance est appelée à grandir encore et encore. C’est pour répondre à cette urgence que Jacques Courtois a décidé, au travers de sa Fondation, de faire un don exceptionnel de 5 millions $ à notre toute jeune Maison des affaires publiques et internationales.

Tout le monde autour de la table

«Cette Maison API accueille une communauté scientifique unique dans le monde universitaire francophone, a détaillé le recteur Daniel Jutras le jour de l’annonce du don. Elle est transdisciplinaire, ouverte aux différents milieux professionnels, axée sur le partage du savoir et prête à soutenir l’élaboration de nouvelles politiques publiques pour faire avancer la société québécoise. C’est un outil supplémentaire dont se dote l’Université pour servir le bien commun, renforcer l’influence de ses chercheurs et enrichir l’expérience de ses étudiants aux cycles supérieurs.»

Ses missions ? Produire de nouvelles connaissances avec rigueur, fournir des données solides, enrichir la formation de nos étudiantes et étudiants, accompagner les organisations, participer à la prise de décision des acteurs public et privé, contribuer à trouver des solutions… Tout cela en mettant autour d’une même table étudiants, chercheurs, gouvernements, ONG, et bien d’autres acteurs public et privé. Un programme ambitieux, donc, que ces 5 millions $ vont contribuer à concrétiser en finançant des bourses, des projets de recherche pratique et des programmes de mentorat.

Impact et valeur ajoutée

La directrice de la Maison, Christine Rothmayr, prolonge : «La Maison soutiendra le développement et la réalisation de projets de recherche collaboratifs et appliqués de grande envergure en affaires publiques et internationales, qui se distinguent par leur caractère innovant et résolument pluridisciplinaire. Le programme d’experts en résidence jouera un rôle central pour renforcer les liens avec divers milieux professionnels et, en complément du programme de mentorat, accompagnera les étudiants dans leur orientation professionnelle.  Une programmation scientifique ancrée dans l’actualité politique, encouragera la mobilisation des connaissances et les échanges entre les milieux de recherche, la communauté étudiante, le monde professionnel, la société civile et les personnes décideuses.»

Dans l’esprit de Jacques Courtois, son soutien doit avant tout être une mèche d’allumage, une première pierre pour créer un effet-levier et attirer d’autres donateurs animés du même but que lui : faire en sorte que les décisions soient prises avec la plus rigoureuse expertise. «À l’heure où les fausses informations et les vérités alternatives abondent, nous avons besoin de nous appuyer sur des analyses rigoureuses et des données probantes pour prendre des décisions informées, audacieuses et raisonnées, opine Frédéric Bouchard, doyen de la Faculté des arts et des sciences. En éclairant et en outillant la prochaine génération et nos dirigeants, la Maison des affaires publiques et internationales contribuera au bien-être et à la prospérité de notre société.»

Par où commencer ?

Le contexte se prête bien à cette annonce. L’Université de Montréal est en pleine campagne philanthropique et, à plusieurs titres, on ne pouvait pas rêver de geste plus symbolique pour l’incarner. Destiné au deuxième pilier (créer, découvrir et innover pour servir le bien commun), ce don de 5 millions $ a d’abord permis à cette campagne de franchir le cap symbolique des 670 millions. Soit 70% du milliard de dollars visé à la fin de l’initiative ! «Nous n’en serions certainement pas là sans l’exceptionnelle participation de la Fondation Courtois, a lancé le recteur. Avec vous comme ami et partenaire, nous sommes encore plus confiants, encore plus sûrs de nos forces, encore plus déterminés à agir sur le monde et transformer le futur.»

Mais surtout, L’heure est brave appelle à mettre en place les conditions d’un nouvel avenir, à changer de méthode pour mieux changer le Québec, le Canada et le monde. Tout ce pour quoi la Maison API a été conçue. Les affaires publiques, par définition et plus que tout autre domaine, servent à délimiter un cadre pour la société, à documenter et définir les actions par lesquelles on va agir sur le réel, à dire ce qu’on peut faire, comment et pourquoi. Au fond, elles sont peut-être la réponse à cette question récurrente : «D’accord pour changer, mais par où commencer ?» Les portes de la Maison des affaires publiques et internationales seront en tout cas grandes ouvertes pour en discuter.