L’anxiété étudiante est un phénomène préoccupant qui n’épargne pas l’Université de Montréal. Émue par cette cause, Marie-Josée Gagnon est déterminée à agir pour contribuer à changer les choses. Coprésidente de L’heure est brave, elle a décidé de donner 250 000$ au Parcours Résilience de l’UdeM et appelle les donatrices et donateurs à l’imiter pour soutenir la population étudiante.
Avec son don de 250 000 $ au Parcours Résilience du chercheur en psychologie Simon Grenier, Marie-Josée Gagnon soutient une initiative aussi innovante que cruciale pour aider les jeunes à surmonter leurs défis tout en préservant leur santé mentale. « C’est fou : on fait de l’éducation physique toute notre vie, mais jamais d’éducation mentale ! » On sent une indignation sincère dans la voix de la présidente fondatrice du cabinet de relations publiques Casacom et du balado Brave. Alors que le monde est secoué de crises plus anxiogènes les unes que les autres, cette cause ne lui a jamais paru plus urgente qu’aujourd’hui. « Pour moi, l’éducation en santé mentale est une occasion de saisir ce que sont une pensée et une émotion, de devenir observateur de soi-même, énumère-t-elle. Cet apprentissage est sans doute ce qui a eu le plus d’impact dans mon parcours. »
La résilience, le remède à l’anxiété ?
Particulièrement sensible au pilier 1 de la campagne L’heure est brave (Rehausser l’expérience des étudiantes et étudiants et développer leur plein potentiel), la coprésidente a été interpellée par le Parcours Résilience. Cette initiative phare de la Faculté des arts et des sciences (FAS) est née d’une enquête interne dont les résultats s’avèrent inquiétants : une étudiante ou un étudiant sur cinq souffriraient de symptômes dépressifs de modérés à sévères pendant leur parcours, et 9 % auraient même déjà pensé au suicide. Une réalité que l’Université a choisi d’affronter.
« J’ai reçu un appel du doyen de la Faculté des arts et des sciences qui m’a exposé cette statistique préoccupante, se souvient Simon Grenier. Pour y répondre, j’ai proposé qu’on travaille sur un moyen d’accroître la résilience de nos jeunes. » Les résultats de cette réflexion, ce sont pour l’heure les deux modules du Parcours Résilience : l’un sur la résolution de problèmes qui enseigne une méthode pour nommer et surmonter les difficultés qu’on rencontre au cours des études ; l’autre sur la modification du discours interne qui s’intéresse à notre état d’esprit lorsque survient un événement négatif. Et ce n’est qu’un début : à terme, cette initiative a le potentiel et l’ambition de changer notre rapport à la santé mentale, d’en faire une cause sociétale pour améliorer notre qualité de vie.
Un projet qui va au-delà de l’université
« Nos ateliers sont animés par des personnes en deuxième année du doctorat en psychologie, développe Simon Grenier. Pendant les huit heures que dure cette formation, elles outillent les participantes et participants, les aident à acquérir des bons réflexes pour faire face au stress des études. » L’objectif étant que ces outils leur servent, plus tard, à développer leur résilience, préserver leur santé mentale et, in fine, mieux faire face aux aléas de la vie. L’application Résilience qui sera lancée dans les prochains mois permettra d’aller encore plus loin dans la démocratisation de ces apprentissages.
Lorsqu’on écoute les mots du chercheur, la portée universelle de l’initiative sonne comme une évidence. « Quand on est anxieux, décrypte-t-il, la façon dont on interprète une difficulté découle souvent de croyances qui nous conduisent à élaborer dans notre esprit un scénario catastrophique, négatif ou pessimiste. L’idée de la modification du discours interne, c’est de « déboguer » ces croyances, de remettre donc en question ce scénario pour adopter une posture plus optimiste, moins négative envers soi-même. »
Qui n’a jamais ressenti ce besoin pendant ces études, mais aussi au travail ou dans sa vie de tous les jours ?
La pleine conscience, un outil précieux à apprivoiser
Paradoxalement, la donatrice n’a pas fait l’expérience de cette anxiété lorsqu’elle était aux études. En revanche, plus jeune, quand elle faisait du patinage artistique, elle a touché du doigt les effets négatifs du stress sur ses performances. Et puis, depuis 20 ans, elle pratique activement la pleine conscience. Cette attitude qui consiste à être attentif à ce qu’on ressent, à ce qui se joue à l’intérieur de soi, l’a accompagnée tout au long de son parcours entrepreneurial et elle la promeut au sein de son organisation.
En soutenant le Parcours Résilience, Marie-Josée Gagnon ne cache pas son désir qu’il déborde de l’université, qu’il touche des milliers d’étudiantes et d’étudiants pour que demain sa portée s’étende aux entreprises. Elle est en première ligne pour savoir à quel point les personnes à l’emploi en auraient bien besoin… « Ce qui m’intéresse, c’est de changer le cours de la vie de quelqu’un, insiste la donatrice. Alors j’espère que mon don va permettre de faire connaître cette initiative, d’augmenter les inscriptions et de donner aux gens des outils qui les aideront pendant leurs études et le reste de leur vie. » On touche là au cœur du pilier 1 de la campagne : veiller aujourd’hui au bien-être de la communauté étudiante pour que demain elle libère son potentiel.
Marie-Josée Gagnon lance un appel aux dons
Pour y parvenir, Marie-Josée Gagnon en est consciente, il faudra convaincre d’autres philanthropes d’appuyer le Parcours. Son don de 250 000$ couvre la phase 1 du projet (coordination et promotion, formation des pairs aidants, bourses, diffusion du programme et matériel pédagogique, travail sur l’application), mais il en reste trois autres à financer : accroître le nombre d’ateliers (250 000$) ; étendre l’accès au programme et bonifier l’application (250 000$) ; former des leaders en résilience (500 000$). « Alors, aujourd’hui, j’invite tous ceux et celles qui se sentent interpellés par cette problématique de l’anxiété et de la santé mentale à soutenir ce projet, lance-t-elle. Ainsi, nous pourrons encore plus soutenir les étudiants à un moment crucial de leur vie pour qu’ils deviennent des citoyens actifs et créatifs face aux défis qui nous attendent. »
Après tout, n’est-ce pas là l’essence même de L’heure est brave ? Un appel à changer notre discours interne pour bâtir le monde de demain. À transformer le pessimisme en optimisme et le désespoir en… résilience. Et Marie-Josée Gagnon n’envisage pas les choses autrement lorsqu’elle nous confie, non sans émotion, son espoir secret : « Imaginez si on pouvait outiller les enfants dès l’école, si on pouvait leur apprendre à reconnaître leurs forces, leurs émotions et la petite voix intérieure, à être dans le moment présent, à vivre leurs émotions et à gérer leurs conflits intimes… On serait dans une bien meilleure société, non ? »
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