Un an après le lancement public de sa grande campagne, l’Université de Montréal a rassemblé ses bénévoles pour faire le point et régénérer l’élan collectif. Mission largement réussie : la culture philanthropique impulsée par L’heure est brave est en train de transformer l’Université.
Organisé pour fêter les un an du lancement public de la campagne philanthropique de l’UdeM, le premier Rendez-vous des bénévoles avait un but : garder les troupes mobilisées. Avec 742 millions $ collectés sur le milliard escompté, L’heure est brave est en route pour tenir ses objectifs, mais l’heure n’est certainement pas au relâchement.
Pour rappeler aux bénévoles que leur université compte sur eux et sur leurs réseaux, plusieurs doyens, vice-rectrices et vice-recteurs ont donné de la voix et de leur énergie pendant cette matinée. Leur rôle ? Présenter aux 200 bénévoles les quatre piliers de la campagne, les projets qu’ils portent et ce dont ils ont besoin. Leur fine connaissance de chaque sujet était palpable ; leur engagement dans la grande campagne encore plus.
Une même vision du monde
Accompagnées et animées par Épisode – une firme spécialisée en conseil stratégique qui joue un rôle clé dans l’évolution de la culture philanthropique au Québec -, ces deux heures passionnantes ont permis aux bénévoles de découvrir une équipe UdeM tissée serrée. D’un pilier de campagne au suivant, du bien être des étudiants (pilier 1) à l’innovation pour le bien commun (pilier 2), de la lutte pour une meilleure santé globale (pilier 3) à l’épanouissement des communautés (pilier 4), chaque présentation répondait à la précédente et annonçait la suivante.
D’une ampleur inédite, cette impression de cohérence et de cohésion était encore renforcée par le dispositif de l’événement : l’auditoire était réparti dans quatre salles ; les oratrices et orateurs de chaque pilier allaient de l’une à l’autre toutes les trente minutes. Les projets étaient ainsi présentés simultanément, à égalité, jusqu’à ce que chaque bénévole ait une vue globale… Et puisse, à son tour, devenir la voix de ces priorités !
Le résultat – mélange de paroles déterminées, de budgets à collecter et d’exemples de gestes posés par nos bénévoles – donnait l’impression d’une grande chambre d’écho où s’exprimaient, chaque fois de manière différente, le même besoin de faire société, relier les choses et toujours chercher à faire mieux. Tout un symbole !

Approche globale
Comment dérouler au mieux le fil conducteur de cette matinée ? Commençons par Une seule santé, cette approche unifiée du sanitaire, de l’environnemental et du social dont l’UdeM s’est faite la championne. Systémique et transdisciplinaire par essence, cette initiative incarne idéalement ces réponses globales que l’Université met en œuvre grâce à la philanthropie.
« Nous avons pris le leadership sur cette vision holistique de la santé, mais nos facultés nous permettent de faire encore plus, a insisté Marie Josée Hébert, vice-rectrice à la recherche, à la découverte, à la création et à l’innovation. Chacune de ces unités est une force en soi, mais aujourd’hui, on a l’opportunité de les rassembler et de jouer collectif pour répondre aux grands défis en santé. »
De fait, l’UdeM est la seule université canadienne qui regroupe des facultés en aménagement, arts et sciences, droit, médecine, médecine vétérinaire, santé publique et sciences infirmières. Déterminantes pour développer une approche globale en santé, cette richesse et cette synergie facultaires le sont tout autant pour remplir l’objectif premier de la campagne : changer le monde, ensemble.
Pas de science sans conscience
Au même moment, dans la pièce contigüe, changer, catalyser et innover pour le bien commun étaient également au menu du pilier 2. « L’UdeM a toujours été au cœur des changements de la société québécoise, a entamé François Courchesne, vice-recteur aux ressources humaines et aux affaires professorales. Son engagement envers le bien commun ? Relever les défis de notre époque de façon créative et responsable. »
L’auditoire a pu s’en rendre compte de lui-même : science et conscience cohabitent à égalité à l’Université. C’est vrai du développement d’une intelligence artificielle éthique, comme du monde durable défendu par l’Institut Michael D. Penner sur les enjeux ESG. Et c’est vrai de la recherche sur les nouveaux matériaux effectuée à l’Institut Courtois, comme de l’Institut multidisciplinaire en cybersécurité et cyberrésilience (IMC2).
Ces initiatives transforment le savoir en leviers concrets pour répondre aux grands défis de notre époque. Elles montrent aussi comment l’UdeM agit comme un catalyseur de progrès, par l’innovation mais aussi par le dialogue entre les disciplines. « Les universités sont le dernier carrefour crédible pour certaines discussions multipartites, a acquiescé le doyen de la Faculté des arts et des sciences Frédéric Bouchard. On peut rassembler le monde. »

Construire l’avenir
Cet idéal collectif se déployait aussi dans les mots d’Éric Filteau à propos du pilier 1 et de son projet Améliorer les espaces de vie et d’apprentissage. Outre la deuxième phase de construction du Campus Mil, le futur pavillon Pierre-Karl Péladeau et le refuge de Sainte Hyacinthe, le vice-recteur à l’administration et aux finances a longuement insisté sur un grand rêve collectif : la Maison étudiante.
« Il faut imaginer un lieu où les étudiants auront plaisir à se rassembler, un lieu où ils trouveront des services d’accompagnement, un lieu qui pourvoira à leurs besoins en santé physique et mentale, un lieu ouvert, modulable… Ce rêve coûtera 36 M$ et se réalisera surtout grâce à la philanthropie. »
À l’entendre parler de tous ces futurs bâtiments, on était frappé par l’évidence : par nature, peu de projets sont plus communs et rassembleurs que ces lieux de recherche, de vie et d’échange qui font l’université.
Faire communauté
Et pour s’assurer que ce sentiment ne soit pas réservé à quelques-uns, les porte-paroles du pilier 4 ont ajouté leur voix à l’édifice : l’UdeM de demain sera ouverte et inclusive ou ne sera pas.
Le vice-recteur à la planification et à la communication stratégique, Jean-François Gaudreault-DesBiens, a d’abord rappelé aux bénévoles les engagements de l’UdeM à l’égard de la diversité qui l’habite. Engagements qui, avec le financement adéquat, pourraient être renforcés par des bourses de persévérance et d’accessibilité, ou des structures encore plus accueillantes.
La vice-rectrice aux partenariats communautaires et internationaux, Valérie Amiraux, a quant à elle souligné le rôle des cliniques sociales de l’Université et insisté sur le besoin d’en développer davantage. Destinées aux quartiers défavorisés qui bordent les campus, l’Extension et la Clinique Mauve répondent à un double besoin : celui des populations fragilisées en quête de soins, et celui des étudiantes et étudiants qui y apprennent leur métier. Cercle vertueux qui, après Une seule santé, offre un autre symbole de l’approche globale de l’Université.

Quelque chose a changé
La boucle est bouclée. Mais notre fil conducteur aurait pu passer par d’autres projets – comme le Centre d’innovation biomédicale (pilier 3), les Bourses de la montagne (pilier 1), ou Millenium Québecor (pilier 1) – sans qu’il ne soit jamais coupé. Preuve de la cohérence du narratif et de la parfaite imbrication de toute cette campagne.
« En introduisant les meilleures pratiques philanthropiques à l’Université de Montréal, on a transformé quelque chose en profondeur », disait récemment le recteur Daniel Jutras. Il était difficile de ne pas avoir ce “quelque chose” en tête pendant ce premier Rendez-vous des bénévoles.
Au lutrin comme dans l’auditoire, parmi les panélistes qui portaient les projets comme chez les bénévoles qui en parleront autour d’eux, on a eu la sensation d’une équipe qui faisait bloc. Si la philanthropie doit se cultiver avant de donner des fruits, l’UdeM est déjà en train de les récolter.