Il y a un an, l’Université de Montréal lançait officiellement la plus grande campagne philanthropique de son histoire: L’heure est brave. Plus qu’un slogan, ce mot d’ordre se veut une profession de foi, un appel à la mobilisation pour surmonter le défaitisme et passer à l’action. Aujourd’hui, les premiers résultats sont non seulement impressionnants, mais annonciateurs d’un avenir prometteur!
«Le bilan dépasse mes attentes: je ne pensais pas qu’on parviendrait à un tel résultat aussi vite!» Le recteur de l’UdeM, Daniel Jutras, a de quoi être enthousiaste: avec 732 M$ recueillis, la campagne a déjà permis d’atteindre les trois quarts de l’objectif financier que l’Université s’est donné (1 G$). Pour l’heure, elle a mobilisé 43 000 donatrices et donateurs, dont 29 000 personnes diplômées, et enregistré 133 000 gestes d’engagement de la communauté sur les 200 000 escomptés.
Destinée à faire de l’UdeM l’université répondant le mieux aux défis présents et futurs, cette opération d’envergure commence à récolter les fruits de son ambition. «Nous sommes en train de devenir un point focal en philanthropie, savoure le recteur. Et il nous reste encore trois ans de campagne!»
Les impacts de la générosité
Mais prudence! Amorcée de façon silencieuse en 2017 et officiellement lancée en 2024, cette campagne n’est pas un sprint: c’est un marathon. Pour atteindre les objectifs historiques qu’elle s’est fixés, l’UdeM a donc organisé, le 19 mars, son tout premier Rendez-vous des bénévoles. Près de 200 personnes engagées auprès de l’Université se sont rassemblées pour faire le bilan du chemin parcouru depuis le début de la campagne et remobiliser les troupes en prévision des derniers kilomètres.
Alors que les enjeux de l’heure tambourinent de plus en plus fort à nos portes, les bénévoles ont pu constater que les dons reçus contribuent déjà à transformer l’UdeM, ses communautés et toute la société. Pilier par pilier, voici quelques exemples des impacts, déjà perceptibles, de cette générosité:
- Rehausser l’expérience des étudiantes et des étudiants et développer leur plein potentiel (pilier 1)
Le projet Accompagner l’entrepreneuriat est l’une des initiatives les plus avancées de ce domaine prioritaire qu’est l’expérience étudiante. Grâce au don de 40 M$ de Québecor et de la Fondation Chopin-Péladeau, l’UdeM a mis sur pied un programme de sensibilisation, de formation et de soutien à l’entrepreneuriat qui change la donne: Millenium Québecor.
«Notre objectif est de développer la culture entrepreneuriale et intrapreneuriale dans l’ensemble de la communauté de l’UdeM, explique Marie-Claude Lemire, directrice du programme. Les étudiantes et étudiants et les chercheuses et chercheurs qui entrent dans nos parcours découvrent l’effet positif que l’entrepreneuriat et la recherche axée sur le bien commun peuvent avoir sur la société. C’est une initiative qui aura des répercussions immenses à long terme: on parle du futur entrepreneurial du Québec!»
En 2025, Millenium Québecor, ce sont déjà 5000 personnes sensibilisées lors de 127 évènements, 155 inscriptions aux trois premiers cours en entrepreneuriat et 12 formations dans les facultés, 232 personnes accompagnées dans les parcours et 540 accompagnements personnalisés.
- Créer, découvrir et innover pour servir le bien commun (pilier 2)
Rendu possible par le don record de 159 M$ de Jacques Courtois, l’Institut Courtois enregistre lui aussi ses premiers impacts.
Projet phare du pilier 2, cet institut qui réunit 35 chercheurs et chercheuses en quête des matériaux de demain a commencé à s’équiper de matériel de pointe, étape indispensable pour faire avancer la science et attirer les meilleurs talents. Ajoutés aux ambitions élevées du projet – dont la construction prochaine d’un bâtiment qui abritera l’Institut sur le campus MIL – et à ses bourses postdoctorales de 62 000 $ par an, ces investissements colossaux sont en train de payer.
«Dans le monde universitaire, le talent est une denrée, explique Carlos Silva Acuña, directeur de l’Institut Courtois. Dans ces conditions, les bourses et les chaires que nous attribuons sont des mécanismes de rétention très efficaces. C’est grâce à elles que nous sommes connus et que nous commençons à être perçus comme un institut de niveau mondial. Compte tenu de notre jeunesse, c’est une grande réussite.»
- Assurer la santé de la planète, des humains et des animaux (pilier 3)
Une autre preuve de l’impact concret des bourses de recherche? Celle attribuée chaque année en intelligence artificielle appliquée à l’environnement. Financée grâce au don de 1,25 M$ d’Angèle St-Pierre et Hugo Larochelle, cette bourse de 120 000 $ (40 000 $ par an pendant trois ans) permet aux meilleurs chercheurs et chercheuses de l’Université de vivre décemment tout en œuvrant pour des lendemains plus durables.
Boursier en 2023, le doctorant en informatique Pascal Archambault confirme: «Ça a changé ma vie. Avec l’augmentation des prix, l’inflation des loyers… Sans cette bourse, jamais je n’aurais pu entreprendre un doctorat et je serais retourné dans le monde professionnel. Et puis, ça donne beaucoup de crédibilité à mes recherches!» Le jeune homme travaille actuellement à un projet de jumeau numérique pour une serre verticale, des recherches qui pourraient conduire, à terme, à des économies d’énergie dans l’agriculture contrôlée.
- Favoriser l’épanouissement des communautés (pilier 4)
Le don de 5 M$ du Dr Sadok Besrour soutient déjà l’Université de Montréal dans son objectif affiché de devenir l’université de langue française la plus influente du monde. D’origine tunisienne, le Dr Besrour souhaite jeter des ponts entre ses pays de naissance et d’adoption, renforcer leur collaboration pour que l’UdeM contribue à l’épanouissement de toutes les communautés francophones.
«J’ai versé un capital d’amorçage pour lancer le projet et créer un effet de levier, détaille ce fidèle donateur. Pour l’heure, cette collaboration renforcée va prioriser les facultés de médecine et des sciences de l’éducation. L’idée, c’est de bâtir des ponts, de nouer des liens, d’avoir des échanges plus étroits entre l’UdeM, les universités tunisiennes et le ministère de l’Enseignement supérieur tunisien. Ensemble, nous irons chercher plus de financement que seuls.»
À terme, le but est de faire profiter les communautés francophones du monde entier de l’excellence de l’Université et ainsi d’asseoir son leadership aux échelles locale, nationale et internationale.
À bas le blabla !
À bas le blabla!
Pour clôturer cette première année placée sous le signe de l’engagement et de l’impact, l’une des coprésidentes de L’heure est brave, Marie-Josée Gagnon, vient à son tour de poser un geste fort: elle a fait un don de 250 000 $ au Parcours Résilience, une initiative du pilier 1 pour prendre soin de la santé mentale de la communauté étudiante. Alors que le monde est secoué de crises particulièrement anxiogènes, la campagne ne pouvait pas rêver d’un engagement plus symbolique pour entamer sa deuxième année.
Comme tous les projets portés par L’heure est brave, le Parcours Résilience peut lui aussi changer le monde de demain. Avec un appui financier accru, il aspire à transformer notre rapport collectif à la santé mentale, améliorer la qualité de vie des étudiantes et des étudiants et contribuer à celle des autres communautés de la société.
Tous ces exemples le démontrent: l’Université, ses partenaires, ses bénévoles et ses diverses communautés sont parvenus à joindre leurs forces et à poser des actions concrètes. Et ce n’est qu’un début! Demain, les résultats seront encore meilleurs, les bonnes volontés toujours plus nombreuses, les impacts de plus en plus tangibles. Au lancement de la campagne, nous jurions de passer de la parole aux actes avec une affiche qui clamait «À bas le blabla!»
Promesse tenue.