En valorisant et en intégrant les expériences pratiques dans les cursus universitaires, le programme RECI propose aux étudiantes et étudiants de l’Université de Montréal d’explorer de nouvelles perspectives, d’élargir leurs horizons, de se découvrir et peut-être même de se trouver. Rencontre avec trois bénéficiaires d’un des projets phares de la grande campagne philanthropique L’heure est brave…
« Comment convaincre un étudiant de se lancer dans le programme RECI? Je pourrais lui raconter mon histoire et peut-être que ça le décidera à tenter l’expérience! » Cette histoire, c’est celle de Roxane, une mère de quatre enfants qui décide de reprendre ses études après 15 ans de vie professionnelle. Passionnée de psychoéducation, c’est dans ce domaine qu’elle décide de passer son baccalauréat. « Étant de nature engagée et impliquée dans mon cheminement, j’avais déjà entamé des démarches parallèles à mes études afin d’enrichir mes apprentissages », se souvient-elle. C’est là qu’elle entend parler de RECI, de ses expériences et de sa certification. « Comme mes engagements s’inscrivaient parfaitement dans le programme, c’était pour moi une belle façon de faire reconnaître mes actions. »
Piloté par le vice-rectorat aux partenariats communautaires et internationaux, appuyé par les conseillers à la réussite qui accompagnent les étudiantes et étudiants, le programme RECI est né d’une conviction : rien ne remplace l’expérience pratique. Cet « apprentissage expérientiel » est le cœur battant du programme et la raison de sa présence dans le premier pilier de notre grande campagne L’heure est brave (améliorer l’expérience étudiante). Avec RECI, tout étudiant du premier cycle peut explorer le monde de la recherche, mener des actions de terrain dans différents milieux communautaires ou découvrir d’autres pays ou cultures. Tant que trois expériences sont complétées à l’issue du baccalauréat, tous les projets sont recevables, tous les parcours sont envisageables – ou presque. « Grâce à ces expériences pratiques, nous voulons que nos étudiants et étudiantes puissent se construire une trajectoire qui leur ressemble, quels que soient leur domaine d’étude, leurs intérêts et leurs passions, explique Valérie Amiraux, la vice-rectrice aux partenariats communautaires et internationaux. Il y a un monde hors de la salle de cours, un monde que nous invitons chacun et chacune à découvrir pendant ses études. »
Mission : créer des vocations
Pour Roxane, cette exploration fut synonyme d’un engagement avec Psychoéducation sans frontières (PSF) qui intervient notamment auprès des communautés autochtones. Une mission qui l’a bouleversée. Elle a aussi œuvré en tant qu’assistante de recherche dans le cadre d’un projet sur les relations parent-enfant et a complété son parcours en devenant déléguée aux affaires académiques à l’Association générale des étudiants en psychoéducation.
« Toutes ces expériences ont grandement contribué à mon parcours et teinté mon cheminement, voire ma vie, s’émeut-elle. Ma première expérience avec PSF était particulièrement incroyable : j’ai compris, en la vivant, que j’avais choisi le bon domaine d’études. »
RECI existe pour susciter ces révélations. Il pousse les étudiantes et étudiants à se lancer dans le monde, les encourage à créer du lien avec leurs pairs et le reste de la communauté universitaire, leur donne des compétences humaines et une expérience pratique attendues par leurs futurs employeurs… « On voulait un programme qui permette un dialogue entre les études et la personnalité de chacune et chacun, se souvient Valérie Amiraux, qui permette d’essayer plein de choses et de découvrir ce qui plaît ou pas. Il fallait donc que ce soit accessible, sans exigence d’excellence, et surtout sans contrainte financière. » Des barrières que le programme parvient à lever grâce aux dons et bourses de différentes fondations.
Étudiant en Histoire, Frédéric a grandement profité de ces ressources dans le cadre de son propre parcours. Il souhaitait notamment effectuer un stage à la Read-coop de Innsbruck, une coopérative qui met à disposition des historiens des ressources numériques essentielles à leur travail. « L’aide financière de RECI m’a permis de compléter ce stage non rémunéré en Europe, d’une durée de cinq semaines, sans avoir à me soucier de trop lourdes pertes financières », remercie-t-il. Et lui aussi est revenu profondément changé par cette expérience. « C’est cliché, mais ces cinq semaines à l’étranger m’ont sorti de ma zone de confort, me poussant à un niveau d’autonomie que je n’aurais pas atteint en demeurant ici, reconnaît-il. En partant de Montréal, je savais que j’allais revenir plus outillé sur les plans académiques et professionnels, mais je ne m’attendais pas à ce que j’en ressorte aussi grandi sur le plan personnel. »
Une clarification de l’offre de l’Université
Jusqu’alors, rien n’empêchait de vivre toutes ces expériences de terrain en marge de chaque cursus. Mais elles restaient insuffisamment valorisées et malheureusement considérées comme des activités plutôt annexes. Avec le programme RECI, non seulement l’éventail de choix demeure tout aussi vaste, mais il s’intègre aux études du premier cycle, comme un parcours supplémentaire qui enrichit et personnalise la trajectoire universitaire. « Toutes ces expériences étaient dispersées, donc l’offre était un peu illisible, renchérit Valérie Amiraux. RECI les réunit en un seul endroit, les reconnait et leur associe un label qui – on l’espère – prendra de la valeur pour les générations étudiantes et pour les milieux professionnels. Au fond, ça formalise ce qui jusqu’ici risquait trop souvent d’être réduit à des lignes tout en bas du CV. »
On ne remise pas en bas du CV une expérience de déléguée au National Model United Nation, mais il est certain que Lana, étudiante en science politique, a profité de RECI pour mieux la valoriser. Cette simulation prestigieuse et reconnue par les Nations Unies invite les étudiantes et étudiants de 150 universités à reproduire le fonctionnement des instances onusiennes et débattre comme s’ils faisaient partie des délégations. Une aventure inestimable que cette étudiante en sciences politiques a souhaité intégrer à son parcours RECI.
« Quel privilège d’appartenir à la Délégation des Nations Unies de l’Université de Montréal, de pouvoir se rendre à l’ONU, là où tant de discours importants ont été prononcés… s’enthousiasme-t-elle. Avec cette expérience, RECI a concrétisé quelque chose pour moi, il m’a permis de rencontrer des gens du monde entier, de passer de la théorie à la pratique. »
Peu de projets incarnent aussi bien l’objectif du premier pilier de notre grande campagne que les histoires de Roxane, Frédéric et Lana. Comment mieux rehausser l’expérience des étudiantes et étudiants et développer leur plein potentiel qu’en leur donnant l’opportunité de se découvrir? « J’adorerais pouvoir proposer ce programme à tout le monde, assure Valérie Amiraux. A minima, il faudrait que toutes les personnes qui nous rejoignent pour leurs études connaissent son existence… Mais pour l’offrir à davantage de personnes, c’est d’abord de bourses dont j’ai besoin. » Alors que la première cohorte du programme vient de participer à la collation des grades, RECI compte plus que jamais sur le soutien des donatrices et des donateurs pour écrire la suite de son histoire.
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